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Du look androgyne chic d'Amelia Earhart à la montre-bracelet, découvrez comment les pilotes, l'armée de l'air et l'aviation ont façonné la mode.

Comment le monde de l'aviation a révolutionné la mode

Du look androgyne chic d'Amelia Earhart à la montre-bracelet, découvrez comment les pilotes, l'armée de l'air et l'aviation ont façonné la mode.

1. L'aviation d'affaires et la montre-bracelet

 Conception de la montre Cartier avec Alberto Santos-Dumont, héros de l'aviation d'affaires, à droite
Conception de la montre Cartier avec Alberto Santos-Dumont, héros de l'aviation d'affaires, à droite

Horloger et joaillier de renommée mondiale, Louis Cartier adorait les jets privés. En 1904, son ami et pilote brésilien Alberto Santos-Dumont lui fait part d’un problème : l’aviateur doit consulter sa montre gousset pendant qu’il est aux commandes. Or, fouiller la poche de son veston à la recherche de l’objet en question est une distraction qui pourrait s’avérer dangereuse. Le joaillier décide alors de fixer une montre à un bracelet pour son ami, une idée qui va populariser la montre gousset et deviendra la plus grande création de la carrière de Louis Cartier. Alberto Santos-Dumont, devenu extrêmement populaire en Europe après avoir remporté le prix Deutsch de la Meurthe en 1901, portait cette montre à chacun de ses vols et l’arborait souvent sur les clichés publiés dans la presse. Face à un public qui rêvait de posséder une montre semblable à celle d’Alberto Santos-Dumont, Louis Cartier décide de s’associer à l’horloger français Edmond Jaeger afin de produire en masse la montre Santos de Cartier, qui deviendra le plus grand succès de Cartier. De 1911 à aujourd’hui, la Santos de Cartier a conservé sa place dans chacune des 300 boutiques Cartier de la planète.

2. Les pilotes de chasse américains et le bomber

Le 95e Escadron de bombardement de l'US Airforce pendant la Deuxième Guerre mondiale porte des bombers
Le 95e Escadron de bombardement de l'US Airforce pendant la Deuxième Guerre mondiale porte des bombers

Les premiers avions n’étaient pas dotés de cockpits fermés. Cette caractéristique technique exposait les pilotes de l’époque à des conditions extrêmes et les obligeait à porter des vêtements chauds, résistants à l’eau et au vent. Si les premiers manteaux de pilotes étaient longs et en cuir, le modèle novateur mis au point par les forces américaines peu de temps avant la Seconde Guerre mondiale se composait d’un veston court, ajusté à la taille, doté de manchettes et d’un col haut pour protéger les aviateurs du vent, mais aussi doublé pour le rendre plus chaud. Plus tard, on y ajoutera une doublure d’un orange intense ou « orange international » afin que les pilotes à terre puissent le porter à l’envers et ainsi d’être plus facilement repérables par les secours. Depuis lors, le « bomber » est devenu un incontournable non seulement dans les rangs de l’armée, mais aussi dans le dressing de la gent masculine et a été adopté tour à tour par les jeunes lycéens rangés (dans les années 1950), les skinheads (dans les années 1970) et les artistes hip-hop (au début des années 2000).

3. Le look Amelia Earhart

Amelia Earhart en pantalon et veste de cuir près de son avion
Amelia Earhart en pantalon et veste de cuir près de son avion

Durant son enfance au Texas, Amelia Earhart était un garçon manqué qui choquait sa grand-mère en portant les premiers pantalons pour dames et en abattant des rats à la carabine. Loin de s’assagir, une fois adulte, elle continuait de choquer le reste du monde non seulement en apprenant à piloter un avion (et en finançant sa formation avec un emploi de chauffeur de camion), mais aussi en arborant son look androgyne unique à l’époque. Amelia Earheart portait des costumes impeccablement taillés sur mesure (qu’elle réalisait elle-même), une coupe courte et son accessoire fétiche : un veston en daim. Son look androgyne et ses coupes ajustées ont immédiatement et profondément influencé la mode féminine, contribuant à l’apparition du look garçonne des années 1920, courant également appelé « nouvelle femme ». Le célèbre magzine Vogue a fait de la célèbre pilote l’une de ses rédactrices invitées et l’icône hollywoodienne de la mode Katharine Hepburn a interprété un rôle basé sur (et habillé comme) Amelia Earhart dans un long métrage de Christopher Strong réalisé en 1933. Le « style Amelia Earhart » a fait tellement d’adeptes que l’ambitieuse pilote a décidé de lancer sa propre collection de vêtements, qui a finit par envahir les rayons de boutiques des grandes villes telles que les magasins Macy’s. Aujourd’hui, on garde d’Amelia Earhart l’image d’une pilote, d’une auteure et d’une pionnière, mais aussi de celle qui est parvenue à redéfinir l’image qu’ont les États-Unis de la réussite au féminin.

4. Les lunettes de l’armée de l’air et les Ray-Ban

 Pilote d'essai de l'armée américaine portant les lunettes d'aviateur noires de Bausch & Lomb en octobre 1942
Pilote d'essai de l'armée américaine portant les lunettes d'aviateur noires de Bausch & Lomb en octobre 1942

Dans les années 1930, les pilotes de l’armée américaine se plaignent régulièrement de symptômes tels que des céphalées ou des nausées causées par la lumière intense du soleil. Pour résoudre ce problème, Bausch & Lomb, fournisseur de lunettes militaires, se lance dans la création de lunettes solaires d’un nouveau genre. Les lunettes destinées aux pilotes se composent de verres foncés et extra larges afin de réduire la luminosité. Ce modèle appelé « Ray-Ban Aviator » plaît tellement qu’il remplace définitivement les lunettes d’aviateur traditionnelles et se fait une place dans le dress-code des civils. Les Ray-Ban gagneront leurs galons d’accessoire iconique dans les années 1950 et 1960 grâce à James Dean et Audrey Hepburn qui les porteront dans « La fureur de vivre » et « Diamants sur Canapé ». Des années de recherches menées par Bausch & Lomb (et plus tard Ray-Ban, cédé en tant que marque distincte à l’entreprise italienne Luxottica Group en 1999) ont permis de mettre au point de nouvelles propriétés telles que des verres miroirs dégradés dont la partie supérieure est dotée d’un revêtement plus puissant (pour réduire l’exposition au soleil) que la partie inférieure (pour mettre aux pilotes de voir distinctement leur panneau de commande).

5. Le foulard de l’hôtesse

 Audrey Hepburn dans Roman Holiday portant un foulard en soie à côté d'un agent de bord
Audrey Hepburn dans Roman Holiday portant un foulard en soie à côté d'un agent de bord

Les femmes font leur entrée dans le monde de l’aviation en tant que membre du personnel de bord dès 1930. Les premières hôtesses de l’air sont des infirmières agréées et leur uniforme (blouse blanche, bonnet et chaussures plates) est alors identique à celui des « internes » du milieu hospitalier. Après la Seconde Guerre mondiale, l’intérêt grandissant pour le jumbo jet et la dégringolade du prix des vols permet au secteur du tourisme de prospérer jusqu’à devenir un commerce international incoutournable. L’image de l’hôtesse de l’air est alors associée aux idées de glamour et de détente et les compagnies aériennes entrent en concurrence pour le titre de la compagnie aux hôtesses les mieux habillées. C’est à ce moment que des créateurs européens tels que Christian Dior et Cristóbal Balenciaga et des costumiers hollywoodiens tels qu’Oleg Cassini et Edith Head commencent à s’intéresser aux uniformes des hôtesses. Le foulard, petit, soyeux et imprimé, fait ensuite son entrée dans la garde-robe de l’hôtesse pour ne plus jamais en ressortir. Dans son livre « Feminity in Flight: A History of Flight Attendants », Kathleen M. Barry écrit que les foulards étaient considérés comme une manière élégante, jeune et « bon marché d’accessoiriser et d’apporter une touche de couleur aux uniformes-tailleurs très sobres qui étaient devenus la norme ». L’auteure et ancienne hôtesse Heather Poole ajoute que les foulards constituent également un outil très pratique. Elle écrit : « J’ai vu comment un simple foulard pouvait devenir une corde, une ceinture, un bandeau absorbant, un élastique à cheveux, une serviette ou encore un pansement compressif. » Le lien entre ces différents accessoires et la haute couture n’est pourtant pas rompu. Ces dernières années, des maisons telles que Dior, Marja Kurki et Hermès ont confectionné des foulards d’hôtesse de l’air. Et on parle uniquement de la compagnie aérienne Finnair !

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