Un acteur majeur du secteur de l’affrètement aérien avec une solide expérience de la coordination des secours internationaux, y compris après le tsunami de 2004 en Asie, le séisme qui a frappé Haïti et le passage du typhon Haiyan aux Philippines, a déclaré que les organismes d’aide humanitaire allaient devoir relever des défis logistiques sans précédent pour essayer d’aider les victimes du tremblement de terre au Népal.
« Après avoir parlé avec les principaux organismes d’aide humanitaire, il semble y avoir de graves inquiétudes quant à la quantité de produits de première nécessité qu’ils pourront faire entrer dans le pays », explique Justin Lancaster, directeur commercial du groupe Air Charter Service. « L’un des principaux problèmes est que le seul aéroport international au Népal est celui de Katmandou, qui est tout petit avec une piste qui ne peut accueillir que deux ou trois gros-porteurs en même temps. L’entrepôt n’est pas non plus suffisant et apparemment déjà plein, et il faut décharger le fret sur les aires de stationnement. »
« Le pays est si isolé que l’avion reste le moyen de transport idéal pour y faire entrer des produits de première nécessité, mais les autorités ont décrété que les avions cargo n’étaient pas la priorité pour le moment. Il faut donc jusqu’à quatre jours pour obtenir des autorisations d’atterrissage au Népal et de survol de l’Inde. La priorité est donnée aux vols de passagers programmés, aux secours d’urgence et aux opérations militaires », poursuit-il.
« La situation est telle que l’on envisage même de faire transiter l’aide depuis d’autres aéroports de la région, notamment Calcutta, mais cela pose d’autres problèmes, en ce qui concerne notamment les douanes et l’état des routes », confie encore M. Lancaster. « Lors des précédentes opérations de secours, il y avait toujours une autre façon d’accéder au pays. Par exemple, lorsqu’il y avait des problèmes à l’aéroport de Port-au-Prince à Haïti, nous pouvions atterrir à Saint-Domingue, dans la République dominicaine voisine, et transporter l’aide par camion ou en utilisant des appareils plus petits. »
« Le climat n’a pas été de notre côté non plus, avec plusieurs vols détournés vers l’Inde à cause de tempêtes. On prévoit du mauvais temps pour tout le reste de la semaine, sans aucune accalmie avant le week-end au plus tôt. »
« Nous avons affrété plusieurs appareils pour transporter des équipes de recherche et de secours ainsi que des produits de première nécessité, et attendons maintenant les créneaux et les autorisations », conclut-il. « Pour que nous puissions mettre en place le flux d’aide humanitaire, les autorités pertinentes devront assouplir le plus possible les formalités administratives. Deux membres de notre équipe se rendent actuellement dans la région et devraient arriver mercredi matin au plus tard. Ils seront bientôt suivis par d’autres collaborateurs. Équipés de téléphones satellite, ils pourront nous donner une bien meilleure idée de la situation, coordonner la logistique au sol et, en tout cas nous l’espérons, faciliter les démarches administratives. »
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